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Comment réguler sa charge mentale en entreprise ?

Comment réguler sa charge mentale en entreprise ?

Selon une étude menée par l’IFOP en 2021, 92 % des cadres, tous âges, sexes et secteurs d’activités confondus, pensent au travail après les heures de bureau. Les avancées dans les neurosciences mettent en évidence les effets néfastes de nos modes de travail et du numérique sur notre mental. Quelles sont les conséquences d’un trop plein d’informations et comment mettre en place des pratiques pour réguler sa charge mentale au travail afin de préserver son équilibre ? On vous dit tout dans cet article. 

Qu’est-ce que la charge mentale au travail ?

Derrière le concept de charge mentale professionnelle, se cache une fonction cognitive clé : celle de la mémoire de travail. La mémoire de travail se charge de stocker temporairement les informations reçues, dans le but de les analyser et de les traiter. Cela concerne aussi bien les informations qui parviennent de notre environnement, que nos pensées.

Sa durée de vie est très courte (quelques secondes) et sa capacité est limitée ! Ce qui explique que lorsque nous recevons un trop grand nombre d’informations en même temps, nous ne soyons plus capables de les retenir. 

La mémoire de travail se renouvelle tout au long de la journée, mais le simple fait de traiter l’information coûte à notre cerveau : on parle alors de charge mentale. Plus communément, ce terme fait référence au fait d’avoir beaucoup de choses auxquelles penser dans notre journée, que ce soit dans la sphère domestique, personnelle ou professionnelle. Au travail, la charge mentale représente la quantité d’infos à traiter, de décisions à prendre, de tâches à réaliser, etc. 

La surcharge mentale apparaît lorsque nous sollicitons trop souvent notre charge cognitive de façon déséquilibrée, en continu et de manière répétée. Ce peut être face à une tâche complexe, mais aussi quand il y a trop de sollicitations extérieures (digitales ou physiques), ou un environnement bruyant comme c’est souvent le cas dans les open spaces, par exemple. À cela s’ajoute notre état interne, qui influe également selon notre niveau de fatigue et de stress. 

La surcharge mentale affecte à la fois notre performance et notre bien-être. En effet, la partie frontale de notre cerveau (le cortex préfrontal), en cas de surchauffe, va réagir moins efficacement et notre capacité d’exécution s’en verra diminuée. En résulte un plus grand risque de faire des erreurs, moins de concentration, moins de capacité à planifier et à gérer ses émotions. 

En mobilisant notre énergie pour la charge cognitive, le corps aussi se met au ralenti. C’est notamment le cas pour les fonctions digestives et les défenses de notre système immunitaire. 

Comment préserver sa santé mentale au travail ? 

Comme nous l’avons vu, la charge mentale au travail dépend de plusieurs facteurs externes et internes. 

Au niveau individuel, il existe des pratiques quotidiennes qui permettent de limiter les stimulations externes et de réguler les informations traitées par notre cerveau. 

Prenez le multitasking par exemple. Figurez-vous que le multitasking n’existe pas ! Le cerveau n’est pas capable de faire plusieurs choses à la fois. Il peut faire un petit bout de ci et un petit bout de ça, à la suite et rapidement, mais pas deux tâches en même temps. Il n’est donc pas possible « techniquement » d’écrire un texto et d’écouter une réunion. 

Quoi qu’il en soit, le fait de switcher d’une tâche à l’autre n’est pas souhaitable pour notre concentration. En interrompant les neurones chargés de garder notre première tâche en mémoire, on diminue notre attention et notre réactivité.  

Sachez qu’il faut 2 à 4 minutes pour revenir à sa tâche de départ lorsqu’on nous interrompt. Préserver notre attention est donc central pour réduire le coût cognitif des interactions au travail. 

Un conseil : désactivez les notifications ! En plus de nous déconcentrer de notre tâche et d’éparpiller notre attention, elles fonctionnent grâce à un système de récompense immédiate non bénéfique pour notre mental. Les sollicitations agissent comme une gratification à court terme qui active la dopamine, tout comme les « likes » des réseaux sociaux, au détriment du travail en profondeur. 

Avec cette avalanche numérique quotidienne, le cerveau n’a plus aucun temps de pause nécessaire à son repos. L’ennui, pourtant nécessaire à notre bien-être et à la créativité, n’existe plus. Pour éviter le burn-out numérique, laissons-nous des plages horaires sans smartphone ! D’ailleurs, il est fortement recommandé de faire des pauses pour baisser le niveau de stimulation de notre cerveau au travail. Se mettre en activité autrement (marcher, monter des escaliers…) ou reposer notre mental avec une petite sieste par exemple, rien de tel pour booster sa performance ! 

De même, préférez la récompense d’une tâche réalisée sur le long terme, plutôt que la gratification immédiate d’envoyer un SMS ou un Slack. Priorisez les tâches urgentes importantes par rapport aux tâches urgentes non importantes et aux tâches non urgentes. Toute sollicitation n’a pas besoin de réponse immédiate ! 

« Faire des compromis, traiter les urgences, travailler en pleine conscience » sont autant de recommandations issues du guide « Halte à la sursollicitation numérique ! » publié par la Grenoble Ecole de Management, pour mieux réguler ses ressources cognitives. Vous y trouverez des conseils pratiques pour gérer ses émotions et son stress au niveau personnel, notamment via la respiration et la pleine conscience. 

Favoriser le bien-être en entreprise

Le rôle de l’écosystème a toute son importance dans la régulation de la charge mentale au travail. Les entreprises ont la responsabilité de présenter un cadre et une culture qui favorisent le bien-être mental et la gestion des émotions. Les modes de travail et l’environnement de travail jouent un rôle déterminant. 

 Ainsi, maintenir des moments d’échanges entre collègues, des moments informels loin du numérique fait partie des pratiques bénéfiques à notre santé mentale au travail. Proposer des espaces dédiés à la concentration, pour travailler en profondeur loin des sollicitations, fait partie des recommandations à destination des entreprises attentives à la charge mentale au travail.  

Lors d’un séminaire organisé par notre partenaire Future Agency avec les spécialistes en sciences cognitives COG’X, nous avons eu la chance d’intervenir auprès d’un grand groupe de l’énergie pour parler de la régulation de la charge mentale en entreprise via la pleine conscience. En effet, la pleine conscience est une pratique et une attitude par laquelle nous nous entraînons à rester dans le moment présent, favorisant ainsi une meilleure hygiène mentale.

Ce type d’intervention permet de faire découvrir aux collaborateurs une pratique qu’ils pourront s’approprier et qui favorise le bien-être professionnel et personnel. En format ice-breaker, pour éveiller le corps et l’esprit, ou en pause ressourçante, ces moments de bien-être agissent comme un véritable coup de boost. 

La méditation de pleine conscience en entreprise permet de mieux comprendre le fonctionnement de son esprit et d’améliorer sa concentration. Nos ateliers laïcs en entreprise permettent de partager les bienfaits de la pleine conscience sur l’attention et la créativité. Nous proposons des ateliers ponctuels ou des cours réguliers pour approfondir ces bienfaits de manière hebdomadaire et ancrer l’habitude dans le quotidien du personnel. 

Le yoga, pratiqué en conscience, est aussi une activité intéressante à mettre en place lors d’un séminaire ou de façon régulière en entreprise. En effet, le yoga met le corps en mouvement autrement. Il nous reconnecte à notre corps, au-delà du mental, et à nos émotions. À travers la détente musculaire et la respiration profonde, le yoga permet de revitaliser les participants pour rester engagé pendant l’événement ou la journée de travail. Le yoga est aussi facile à mettre en place que la méditation de pleine conscience : nous nous adaptons aux contraintes et pouvons proposer des séances sans matériel, avec ou sans chaise, en tenue de tous les jours.

Que ce soit à travers une activité bien-être collective ou des bonnes pratiques adoptées au quotidien dans votre travail, il existe de nombreuses façons de réduire les effets 

néfastes de la charge mentale professionnelle sur votre équilibre et sur votre performance. N’hésitez pas à les tester pour favoriser votre santé mentale !

Publié le
16/5/2023